Selon les préconisations de l’IRSST, la formation gestes et postures devient obligatoire pour les salariés sujets à réaliser des tâches répétitives (dit manutention manuelle).
L’action de formation Gestes et postures est une prise de conscience du risque qui s’inscrit dans le cadre d’une politique générale de sécurité des travailleurs et vise à anticiper ou à réduire les A.T.
Effets sur la santé
L’activité physique au travail peut être la cause d’accidents de type traumatique, d’atteintes de l’appareil locomoteur qui peuvent être source d’handicap physique. Elle peut également entraîner fatigue et douleur qui sont souvent ignorées alors qu’elles sont des signes précoces de surcharge de l’appareil locomoteur à ne pas négliger.
L’activité physique au travail peut également être à l’origine de risques cardio-vasculaires, toxiques ou d’hyperthermie et d’atteintes cutanées.
Enfin, il est également important de ne pas omettre l’inactivité physique au travail qui constitue un risque de survenue de certaines pathologies ou d’accidents.
Accidents de type traumatique
Chutes, accidents de plain-pied, heurts, blessures…. Le risque traumatique reste le premier risque d’accidents du travail. Il est très étroitement lié à l’activité physique au travail (efforts, déplacements …) et peut provoquer des atteintes lombaires, des contusions, des plaies et coupures, des entorses, des fractures, des déchirures musculaires ou encore des luxations.
Les accidents du travail sont plus fréquents dans les secteurs où l’activité physique reste importante comme dans le bâtiment et les travaux publics, l’agriculture et le transport.
Fatigue et douleur
La fatigue physique est définie comme l’incapacité progressive à réaliser une tâche du fait de la baisse des capacités de force, de vitesse ou de mouvement. En mesurant ces éléments avant et après le travail, il est possible de quantifier la fatigue.
Celle-ci peut modifier le fonctionnement moteur et altérer les Co-activités musculaires nécessaires au maintien ou au contrôle d’une posture ou d’un geste. Elle est source de perte de production, d’erreurs, de diminution de la qualité, d’accidents (chutes, faux mouvements, …) et d’atteintes musculo-squelettiques.
Atteintes de l’appareil locomoteur (TMS, lombalgies)
Les principaux TMS des membres et du tronc résultent de l’exposition à une combinaison de facteurs biomécaniques (répétitivité des gestes, efforts, postures) et psychosociaux et sont liés à l’organisation du travail. Ils affectent principalement les muscles, les tendons et les nerfs. Ils se caractérisent par des douleurs ou des gênes fonctionnelles et peuvent entrainer des pathologies.
Maladies cardio-vasculaires
Les professions les plus dures physiquement sont aussi celles qui présentent les taux de pathologies cardiaques les plus élevés. Outre la composante physique, d’autres déterminants comme le faible contrôle sur le travail, le travail monotone ou encore le faible soutien social sont fréquents dans la survenue de pathologies cardiaques. Par ailleurs, les pathologies vasculaires périphériques s’observent chez des travailleurs utilisant des outils vibrants ou lors de maintien de postures debout pour les atteintes veineuses.
Effets toxiques
Le travail physique entraîne une augmentation de la fréquence et du volume respiratoire ainsi qu’une sudation plus importante. Un travailleur qui a un travail physiquement exigeant dans une ambiance toxique pourra inhaler 3 à 6 fois plus de toxiques que celui qui a une tâche sédentaire. De même, la sudation et l’hyperhémie cutanée occasionnées par un travail physique vont augmenter la perméabilité cutanée aux toxiques et fixer ceux-ci sur la peau.
Enfin, l’exposition à des produits toxiques peut nécessiter le port d’équipements de protection individuelle (masque respiratoire, combinaison étanche), qui peut accroître la pénibilité de l’activité physique.
Hyperthermie et atteintes cutanées
Une activité physique importante augmente la température centrale. Si cette activité est intense et prolongée ou réalisée en milieu chaud, la thermorégulation peut être altérée et bloquée ce qui provoque un coup de chaleur.
Dans ce cas, il s’agit d’une urgence vitale car la température centrale augmente de façon incontrôlée, dépasse 42 °C et entraîne des lésions irréversibles ou le décès si le refroidissement n’est pas réalisé en urgence.
En parallèle, l’association chaleur, travail physique et sudation importante va favoriser le développement d’érythèmes cutanés et de mycoses en particulier dans les plis cutanés ou sous les équipements de protection (gants, bouchons d’oreilles, masques, chaussures et bottes).